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Travailler au froid : mesures à prendre pour mieux se protéger

Association de la construction du Québec
Actualités de la construction

Au Québec, plusieurs personnes travaillent à l’extérieur et sont exposées à des conditions climatiques intenses, telles que le froid, le vent, la pluie et la neige. De plus, l’arrivée de la saison hivernale augmente également les risques d’exposition au monoxyde de carbone. Ce gaz asphyxiant sans couleur et sans odeur peut être généré pendant l’utilisation d’équipements, d’outils ou de véhicules à combustion interne. L’inhaler peut mener à des intoxications graves.

En période de froid, la vigilance est de mise

En période de froid, l’employeur doit mettre en place des mesures préventives afin d’offrir des conditions de travail sécuritaires. De leur côté, les travailleuses et les travailleurs doivent appliquer ces mesures, surveiller les signes de gelures ou d’hypothermie (sensation de picotement, engourdissement progressif, perte graduelle de la sensibilité, rougeurs avec plaques blanches inégales, peau blanche, glacée, cireuse et parfois dure).

De plus, un sol glissant ou mal dégagé, l’utilisation d’une échelle, d’un échafaudage, d’une plateforme de travail élévatrice en présence de neige ou de glace peuvent provoquer des chutes.

Le contact direct avec des surfaces métalliques froides peut causer des brûlures ou des lésions. L’augmentation de la dépense énergétique peut entraîner une fatigue accrue. Une diminution de la dextérité manuelle due au refroidissement et à l’engourdissement des mains peut également occasionner des problèmes de manutention ou des imprécisions dans l’exécution des gestes.

Quelques mesures préventives

Il est important de mettre en place un plan d’action préventif pour les journées froides. Entre autres, le plan d’action comprendra :

  • Mettre à la disposition des travailleurs un local ou des abris chauffés et des boissons chaudes;
  • Alterner les périodes de travail et de réchauffement;
  • Réorganiser le travail pour accomplir les tâches prévues à l’extérieur durant les périodes les plus chaudes de la journée;
  • Recouvrir les poignées et les barres métalliques d’un isolant thermique;
  • S’assurer que les travailleurs portent des vêtements en fonction de la température et de la nature des tâches à exécuter (par exemple, porter plusieurs épaisseurs et se couvrir la tête).

Prévenir et soigner l’hypothermie

L’hypothermie est une chute de la température du corps sous les 36 °C causée par le froid. Dans certains cas, elle peut être mortelle.

Signes et symptômesPremiers secours
– Frissons ou tremblements
– Extrémités froides
– Engourdissement pouvant provoquer des maladresses
– Baisse de vigilance et manque de concentration, comportement inhabituel ou bizarre
– Présence ou non de gelures
– Confusion
– Perte de conscience
– Diminution du pouls et de la respiration
– Rigidité musculaire.
– Appeler l’ambulance, s’il y a lieu
– Réanimer la personne, en cas d’arrêt cardiaque ou respiratoire
– Limiter au minimum la dépense énergétique de la personne atteinte et la garder éveillée
– Conduire la personne dans un endroit chaud et la faire allonger
– Desserrer ses vêtements ou, s’ils sont humides, les remplacer par des vêtements secs
– Envelopper la personne dans des couvertures
– Réchauffer la personne (le contact direct est le moyen le plus rapide)
– Donner une boisson tiède, sucrée mais non alcoolisée.

Attention !

  • Ne pas faire marcher la personne
  • Ne pas donner d’alcool, car il a pour effet d’abaisser la température du corps.
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Intoxication au monoxyde de carbone

Dans plusieurs secteurs, les travailleuses et travailleurs sont exposés au monoxyde de carbone (CO). Ce gaz asphyxiant se diffuse rapidement dans l’air. Il faudra donc faire attention lors de l’utilisation dans un espace fermé ou semi-fermé de chaufferettes, de génératrices et de tous les appareils et outils ayant un moteur à combustion interne, car ils sont source de CO.

Le risque d’intoxication au monoxyde de carbone (CO) généré par ces équipements est augmenté, puisque la ventilation des lieux s’avère plus difficile lorsque les températures extérieures sont froides.

Comme le monoxyde de carbone (CO) est sans couleur, sans odeur et sans saveur, il est difficile à détecter. L’employeur et le travailleur ont la responsabilité partagée de mettre en place des mesures préventives. Celles-ci doivent être rigoureusement appliquées pour réduire autant que possible la concentration de CO dans l’air et prévenir les risques d’intoxication.

Prévenir l’intoxication au monoxyde de carbone

Selon les tâches à exécuter, une ou plusieurs de ces mesures doivent être prises par l’employeur pour assurer la sécurité des travailleurs :

  • Acheter ou louer des appareils ou des outils non polluants (électriques).
  • Déterminer quels sont les véhicules, l’équipement et les outils qui sont actionnés par un moteur à combustion interne.
  • Placer les moteurs à l’extérieur du bâtiment lorsque c’est possible.
  • Éviter d’utiliser plusieurs véhicules, équipements et outils en même temps.
  • Lors de la construction d’un bâtiment, monter les murs le plus tard possible.
  • Ventiler les lieux de façon adéquate.
  • Mettre en place un détecteur de monoxyde de carbone (CO) à usage industriel pour s’assurer de ne pas dépasser les limites permises.
  • Faire porter au travailleur un détecteur personnel de monoxyde de carbone (CO) avec avertisseur sonore et visuel lorsqu’il effectue des travaux à risque avec un appareil mobile qui émet du CO.
  • Au besoin, faire porter au travailleur un appareil de protection respiratoire à adduction d’air ou un respirateur autonome. Les appareils de protection respiratoire jetables ou à cartouches sont inefficaces pour prévenir les intoxications au monoxyde de carbone (CO).
SymptômesComplications
– Maux de tête
– Nausées
– Vomissements
– Étourdissements
– Troubles de la vision et du jugement
– Sensation de sommeil
– Confusion
– Convulsions
– Perte de conscience
– Décès.
Une intoxication grave au monoxyde de carbone (CO) peut entraîner des séquelles cardiaques ou neurologiques, comme :

– Aggravation de maladies cardiaques préexistantes
– Changements de comportement
– Difficulté de concentration
– Problèmes de mémoire
– Modifications de l’électrocardiogramme
– Réduction des capacités intellectuelles.

Ces complications peuvent persister pendant des périodes plus au moins longues, selon la gravité de l’intoxication.

Premiers secours

Même en faible concentration, le monoxyde de carbone (CO) diminue l’apport en oxygène dans le sang et provoque plusieurs effets sur la santé. Les conséquences d’une intoxication par le CO sont sérieuses et doivent être traitées en urgence médicale.

Dans le cas où il y aurait une intoxication légère ou grave de monoxyde de carbone :

  1. Il faut quitter les lieux ou évacuer la personne intoxiquée vers l’extérieur.
  2. Si la personne ne respire plus, pratiquer la réanimation cardiovasculaire.
  3. Appeler les services d’urgence (911).
  4. Laisser les portes et fenêtres ouvertes en quittant la zone de travail. Aérer complètement l’endroit.
  5. Attendre l’autorisation d’un pompier ou d’un professionnel avant de réintégrer les lieux.

Valeurs d’exposition – Réglementation

  • Valeur d’exposition moyenne pondérée (VEMP) : pour 8 heures d’exposition, 35 ppm
  • Valeur d’exposition de courte durée (VECD) : pour 15 minutes, 175 ppm.

Même si toutes ces mesures sont mises en place, l’employeurs doit s’assurer de former et d’informer ses travailleurs et travailleuses des risques et des dangers de travailler au froid et d’une intoxication au monoxyde de carbone. Donc, il va de soi que les employés doivent recevoir les informations et les formations adéquates sur les risques et les mesures de prévention relatifs au travail au froid et au CO, mais aussi sur les premiers secours à prodiguer en cas d’hypothermie ou d’intoxication.

Source : CNESST : Travail au froid : prévenir pour mieux protéger