Le monde entier retient son souffle et se prive d’oxygène pour ne pas respirer ce vilain Coronavirus. Nous vivons une crise sans précédent décrite par toutes les publications médiatiques ainsi que son déploiement dans tous les milieux, travail inclus.
Nous n’avons jamais vu autant de biostatisticiens ou d’épidémiologistes en herbe au Québec par les temps qui courent !
Douze mois après la fermeture forcée de tous les chantiers de construction au Québec causée par la pandémie de la COVID-19, qu’avons-nous appris ? Quelles habitudes avons-nous adoptées et qui pourront se répercuter sur les chantiers dans l’avenir ? Est-ce que les mesures sanitaires sur les chantiers proposées dans le « Guide des mesures d’hygiène de base1 » de la CNESST en collaboration avec l’INSPQ ainsi que les nombreuses recommandations prendront écho dans l’avenir afin de se protéger contre d’autres agents infectieux ?
Rappelons que l’employeur doit prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité du travailleur tel que le prévoit l’article 51 de la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST).
Il est évident que les mesures sanitaires concernant les travailleurs sur les chantiers vont demeurer présentes encore pour un bout de temps. Malgré l’arrivée de vaccins, l’Organisation mondiale de la santé indique qu’il est trop tôt pour savoir si les vaccins contre la COVID-19 conféreront une protection à long terme et que le début de la vaccination ne signifiera pas la fin des mesures sanitaires. De plus, des formes mutantes du virus sont apparues dans plusieurs endroits sur la planète et arrivent rapidement, complexifiant encore plus la bataille contre la COVID-19. Plusieurs mois seront nécessaires pour protéger une part suffisamment importante de la population avec le vaccin.
Donc, autant se faire à l’idée que les mesures sanitaires mises en place sur les chantiers sont là pour rester, que ce soit le lavage fréquent des mains, les mesures de sécurité pour les ÉPI et autres, l’ajout de roulottes de chantier ou le transport des employés. Ces mesures peuvent très bien faire partie du quotidien à long terme, puisqu’elles permettront également de se prémunir contre d’autres virus qui pourraient survenir dans le futur.
Afin de préserver la santé et la sécurité des travailleurs, il vaut mieux aussi continuer de favoriser les tâches de travail avec une distanciation physique minimale de 2 mètres. Par exemple, l’utilisation de systèmes de soutien ou de supports lors de certains travaux permet à un travailleur d’opérer un équipement de levage ou de support pendant que son coéquipier peut travailler à clouer ou trouer du matériel.
Les avancées technologiques utilisées sur les chantiers, comme le téléphone intelligent, la caméra de détection de la température corporelle, la télémétrie pourraient éventuellement côtoyer les robots, les drones et autres innovations dans les milieux de la construction afin de repérer les risques et les dangers tels que l’état de l’équipement en général, les situations dangereuses dans les espaces clos et isolés ainsi que toutes sortes de situations qui pourraient mettre la vie, la santé et l’intégrité des personnes en danger.
Stress, anxiété et déprime associés à la COVID-19
Au-delà des mesures à prendre pour la santé physique des travailleurs, il faut aussi prendre en considération leur santé mentale. Le gouvernement du Québec a mis à la disposition de tous une page dédiée aux différentes réactions face à la COVID-19 : stress, anxiété, déprime, etc.
L’industrie de la construction n’y fait pas exception, bien au contraire, nous avons des gens brillants et innovateurs qui pourraient profiter de cette occasion pour façonner notre industrie en termes de santé et de sécurité.
1 https://www.cnesst.gouv.qc.ca/sites/default/files/documents/dc100-2150-guide-construction.pdf