Alors que la rétention du personnel est plus que jamais un enjeu, former ses leaders à reconnaître les signes de détresse et à agir est un bon moyen de garder ses employés à long terme.
Les employeurs du secteur de la construction sont habitués à gérer les risques à la santé physique de leurs travailleurs. Ils savent reconnaître les dangers et quelles mesures de prévention mettre en place.
Or, avec la réforme modernisant la Loi sur la santé et sécurité du travail, les employeurs ont maintenant l’obligation d’assurer l’intégrité physique et psychique du travailleur. Ce changement reflète les conclusions des dernières études : la santé mentale est tout aussi importante que la santé physique.
Selon un article de Geneviève Cloutier publié en 2021, 68,2 % des travailleurs de la construction ont rapporté avoir souffert de stress, d’anxiété ou de dépression directement en lien avec leur travail. De plus, selon le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies, le taux de suicide des travailleurs de la construction aux États-Unis est 65 % plus élevé que dans les autres secteurs d’emplois.Le milieu de la construction, avec la pression des délais, est un milieu particulièrement à risque. Cependant, il est possible de balancer ces inconvénients en mettant en place du support, du respect et de la reconnaissance dans le milieu de travail.
Une mesure gagnante
L’employeur devrait tout d’abord former certains intervenants clés de son organisation, tels les superviseurs. Il est maintenant possible d’être formé pour donner les premiers soins en santé mentale. Au cours d’une telle formation, le participant apprend à reconnaître les signes de détresse et à offrir son aide sans préjugés et sans porter de jugements.
Les bénéfices de la formation aux premiers secours en santé mentale
Investir en santé mentale permet d’économiser des sommes substantielles en :
- Diminuant le taux de roulement des employés
- Diminuant les absences des employés
- Augmentant la productivité des employés
- Diminuant le risque de blessures
- Diminuant le risque de bris.
Aujourd’hui plus que jamais, l’employeur doit donner la priorité à une formation proactive et préventive sur la santé mentale au travail pour les dirigeants et les superviseurs.
- La Croix-Rouge canadienne offre différentes formations en premiers secours psychologiques, tout comme l’Association canadienne pour la santé mentale.
- Le gouvernement du Québec donne des informations utiles sur la santé mentale au travail.
Sources :Bender, A. (25 juin 2020). Mental Health and Construction: a health and safety approach (Webinaire). Association Canadienne de la construction. Webinaire CONnecté : COVID-19 – Canadian Construction Association (cca-acc.com).Cloutier, G., Marchand, A. L’influence de l’identité professionnelle sur la détresse psychologique dans les métiers spécialisés des secteurs de la construction et manufacturier au Québec. Can J Public Health 112, 262–269 (2021).doi.org/10.17269/s41997-020-00372-9.
