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Quand la construction va, tout va ?

Jean-Francois Arbour
Président de l’ACQ et chroniqueur actualités

Au cours des derniers mois, les bonnes nouvelles ont été nombreuses pour notre industrie. Le 21 mars dernier, 4 jours avant la présentation du budget du ministre des Finances, Éric Girard, la présidente du Conseil du trésor, Sonia Lebel, et le ministre du Travail, Jean Boulet, ont présenté conjointement le plan d’action pour le secteur de la construction. Accompagné d’une enveloppe de 120 M $, ce plan vise à aider notre secteur à surmonter les défis de main-d’œuvre et de productivité. Il est en continuité avec le projet de loi 66 visant l’accélération de 180 projets d’infrastructures qui a été adopté en décembre 2020.

Outre l’accélération des projets d’infrastructures, le plan d’action du secteur de la construction vise plus particulièrement 4 orientations :

  1. La mise en oeuvre plus efficace du PQI (division des appels d’offres en fonction des spécialisations);
  2. Relever les défis de main-d’œuvre;
  3. Augmenter la productivité par un virage numérique;
  4. Accompagner les entreprises dans leur projet d’expansion.

Le gouvernement répond donc à la vaste majorité de nos préoccupations, parce qu’il souhaite qu’on livre la marchandise au cours des prochaines années.

Comme le dicton le dit si bien : « Quand la construction va, tout va ! », et c’est le pari que fait le gouvernement pour relancer l’économie post-pandémie.

Pour ce faire, nos entreprises de toutes les régions du Québec, même dans les petites municipalités de 5 000 habitants et moins, seront appelées à jouer un rôle prépondérant dans la relance économique.

Il répond également à l’ensemble de nos demandes en matière de main-d’œuvre. Non seulement le gouvernement ira de l’avant avec les 8 mesures exceptionnelles proposées par la Commission de la construction du Québec (alternance travail-études, reconnaissance des acquis, une deuxième carte pour un enfant d’entrepreneur, etc.), mais il s’assurera également que les cohortes démarrent partout dans les centres de formation professionnelle en finançant les places manquantes.

Le virage numérique sera aussi à la portée de tous puisque le gouvernement offre de payer 50 % de la facture d’un diagnostic numérique. Puis, il soutiendra les entreprises qui mettront en œuvre le plan de numérisation issu du diagnostic via Investissements Québec.

Toutes ces nouvelles ont été saluées par l’ACQ. Le gouvernement reconnaît l’importance de notre secteur pour l’économie et nous offre les moyens de réaliser notre plein potentiel en gagnant en productivité et en disposant de toute la main-d’œuvre nécessaire à la réalisation de tous les travaux qui nous attendent au cours des 10 prochaines années.

Cela étant dit, le gouvernement n’a pas répondu à notre principale revendication : les délais de paiement des organismes publics envers nos entreprises.

Certes, l’ensemble des 180 projets inscrit dans le PL 66 seront soumis au projet pilote sur les délais de paiement. Il y a aussi une mention dans le plan d’action indiquant que Sonia Lebel déposera un projet de règlement à l’hiver prochain concernant les contrats des organismes publics.

Malgré cela, il n’y a rien qui indique que le gouvernement veut régler cette question une fois pour toute.

Par ailleurs, je ne peux passer sous silence la flambée des prix des matériaux qui nous causent toutes sortes de problèmes.

Je peux vous assurer que nous prenons très au sérieux cette problématique. Des pourparlers ont lieu avec les cabinets des ministères du Travail et de l’Économie et de l’Innovation ainsi que du Conseil du trésor. Nous tentons par tous les moyens de trouver des solutions à court terme et nous espérons que le Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ) aura trouvé un terrain d’entente avec le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs pour que l’on puisse éviter une pénurie de bois cet été.

À cet égard, l’ACQ a publié sur son site Internet une nouvelle page, pour vous proposer des solutions contractuelles et pour vous tenir informés des plus récents développements.

En somme, notre industrie a reçu une pluie de bonnes nouvelles depuis le début de l’année, mais nous faisons face à des défis importants qui nous privent toujours des liquidités nécessaires pour nous assurer que tout va bien aller.