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La prévisibilité : la clé du succès de la reprise économique pour l’industrie de la construction

Jean-Francois Arbour
Président de l’ACQ et chroniqueur actualités

L’industrie de la construction terminera certainement l’année 2020 avec le vent dans les voiles. En effet, la hausse des heures travaillées dans le secteur résidentiel cet été, entre autres, a aidé notre industrie à reprendre au même niveau qu’en 2019 et avant l’arrêt des travaux en mars 2020.

En revanche, bien malin est celui qui peut nous prédire ce que 2021 nous réservera. Alors que les heures travaillées dans le secteur industriel ont diminué de façon radicale lorsque l’on compare les mois de juin et juillet 2019 avec ceux de 2020, et que le taux d’inoccupation des édifices au centre-ville de Montréal oscille entre 10 et 25 %, on peut dire que l’avenir est plutôt incertain, notamment dans ces deux secteurs.

C’est pourquoi l’ACQ a fait de la prévisibilité son cheval de bataille des prochains mois.

En effet, la conjoncture nous laisse devant un avenir plus qu’incertain. Le prix de certains matériaux a plus que doublé, la rareté de main-d’oeuvre a été exacerbée par un été au-delà des attentes, des obligations d’intégration de nouvelles technologies font surprenamment leur apparition dans des appels d’offres de projets publics alors que notre industrie peine à prendre le virage numérique, que les entrepreneurs peinent à se faire payer dans des délais raisonnables et à dégager les liquidités nécessaires pour soumissionner sur des projets d’envergure.

Pour continuer, nos entreprises ont donc un urgent besoin de prévisibilité. Prévisibilité dans les projets annoncés par le gouvernement, dans les technologies adoptées par les donneurs d’ouvrage, à l’égard des risques pour lesquels nous devons nous engager et, surtout, de prévisibilité dans la réception des paiements.

À notre avis, le gouvernement est le seul en mesure de véritablement mettre en place des mécanismes favorisant cette prévisibilité et c’est pourquoi nous avons multiplié les rencontres avec les différents acteurs gouvernementaux au cours des derniers mois. En effet, le gouvernement doit pourvoir aux besoins de liquidités des entrepreneurs en mettant en place un calendrier, un processus et un cadre de règlement des différends, permettre l’accès au marché public au plus grand nombre, surtout en région, harmoniser les pratiques contractuelles à l’ensemble des donneurs d’ouvrage publics et accompagner les entreprises de la construction à procéder au virage technologique.

Un autre enjeu d’importance est celui de la main-d’oeuvre et de la négociation des conventions collectives.

Comme vous le savez, les principaux enjeux de la prochaine négociation des conventions collectives IC/I seront sans aucun doute la mobilité de la main-d’oeuvre, le financement du régime d’assurance (carte Médic), la flexibilité des horaires de travail et la conciliation famille-travail. Dans un contexte où l’offre de main-d’oeuvre est plus rare et que les investissements gouvernementaux sont au rendez-vous, nous aurons besoin de cette flexibilité, ce qui constituera certainement un échange gagnant-gagnant, puisque nous savons que les travailleurs souhaitent une amélioration de leur conciliation famille-travail.

Pour y arriver, nous devons éviter les erreurs du passé. À ce sujet, les consultations auprès de nos membres se sont déroulées rondement au cours des derniers mois. Ce qui a fait en sorte que nous étions disposés à entamer les pourparlers avec l’Alliance syndicale très tôt. D’ailleurs, l’avis de négociation a été envoyé à la partie syndicale le 25 septembre dernier.

En somme, notre industrie sera appelée à jouer un rôle clé dans l’économie du Québec au cours des prochaines années et notre rôle, en tant qu’Association, est de vous représenter et de vous aider à mieux oeuvrer dans un tel contexte. Les prochains mois seront donc déterminants pour notre industrie et vous pouvez compter sur votre association pour vous aider à relever les défis qui vous attendent.