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Première année sous le signe du changement

Association de la construction du Québec
Actualités de la construction

© Photographes Commercial
Mme Francine Sabourin, Adm.A, est directrice générale de l’ACQ depuis le 6 septembre 2022. Nous lui avons demandé de faire un bilan de sa première année à la tête de l’organisation.

En tant que première femme occupant le poste de directrice générale à l’ACQ, comment te sens-tu ?

En tant que première femme à occuper le poste de directrice générale à l’ACQ, je ressens un profond honneur et une grande responsabilité. J’ai été accueillie partout comme un membre intégré de l’équipe, même venant d’un milieu différent.

Le respect a prévalu, sans traitement spécifique. Avec une première année derrière moi, j’ai pris mes repères. Je crois savoir où sont nos faiblesses et nos forces et donc, ce que nous devons améliorer ou renforcer. Plus encore, comme organisation, je nous sens prêts pour la suite.

Quel bilan fais-tu de ta première année en tant que directrice générale de l’ACQ ?

Ma première année en tant que directrice générale de l’ACQ a été marquée par un tourbillon de découvertes et d’action, à la suite du lancement d’une modernisation de l’industrie de la construction par le ministre du Travail.

Par la suite, j’ai constaté à tous les niveaux la solidité de notre organisation et de nos administrateurs. Bien sûr, nous avons des enjeux un peu partout, et c’est normal, mais rien qui ne peut être résolu à court ou long terme. De plus, la qualité des administrateurs qui siègent à la table m’a fortement impressionnée.

Quelles ont été les grandes réalisations effectuées durant cette année ?

La principale est certainement le travail fait quant à la révision de la Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d’œuvre dans l’industrie de la construction (loi R-20).

On en entendra beaucoup parler au cours des prochains mois. Cette révision aura des impacts majeurs et je l’espère, aidera l’industrie à être plus compétitive, ce qui aura des retombées sur toute la société québécoise.

Il y a eu aussi l’amorce de la révision de notre gouvernance. Il faut se donner une ACQ moderne, flexible et adaptée aux besoins du milieu. Ce n’est pas simple. Nous y allons par étape, consultons beaucoup, mais nous avançons !

Et laquelle te rend la plus fière ?

Au-delà de la loi R-20, il y en a deux. Favoriser davantage la collaboration interdépartementale pour offrir au comité de direction une vision, une vue d’ensemble de l’organisation, briser les silos… Beaucoup de talents, d’intelligence, mais les gens avaient le réflexe de travailler les dossiers uniquement avec leurs équipes respectives. Aujourd’hui, je crois qu’on peut dire que nous réfléchissons, discutons et prenons des décisions … en équipe. Et j’y tiens vraiment.

L’autre concerne l’information fournie au Conseil d’administration. Je crois fermement que pour prendre de bonnes décisions, celui-ci doit avoir la bonne information. Avec l’équipe, nous préparons minutieusement les réunions, encourageant des discussions et décisions enrichissantes, sans pour autant prendre plus de temps !

À ton arrivée en poste, tu as rencontré les employés par petits groupes. Quel était le but de ces rencontres ?

Par la force des choses, mes premiers contacts ont été avec mon président et les membres du comité exécutif. Ceux-ci m’ont bien présenté leur vision de ce qu’est ou devrait être l’ACQ.

Mais, avec un regard neuf, je voulais aussi entendre les employés pour savoir concrètement, comment ça se passe sur le terrain, comment la vision des décideurs se transpose au quotidien. Ces échanges ont ouvert la porte à des conversations franches et sincères, m’aidant à comprendre leurs perspectives et à construire un terrain de jeu collaboratif, solide et de confiance. D’ailleurs, je prévois poursuivre cette démarche en les rencontrant à nouveau cet automne et j’ai à cœur de maintenir ce processus régulièrement…

Tu participes aussi aux activités des ACQ régionales. Que t’a appris cette « tournée des régions » ?

Que globalement, les enjeux sont les mêmes, avec quelques particularités régionales. Ces rencontres, que j’aime beaucoup, me permettent donc de comprendre ces besoins particuliers. Entendre les enjeux directement de la bouche des entrepreneurs, idéalement en visitant leur entreprise, me permet de saisir mieux comment nous pouvons mieux les représenter et les soutenir.

Sur quels grands dossiers souhaites-tu travailler pour aider les entrepreneurs au cours des prochaines années ?

Je ne serai pas très originale en parlant de pénurie de la main-d’œuvre. Nous devons absolument travailler sur l’attractivité dans la construction, mais aussi mettre en place des solutions pour garder les employés.

L’industrie de la construction doit démontrer qu’elle est excitante et inclusive. Je crois qu’il y aussi du travail à faire pour valoriser l’industrie en général. Je pense par exemple à tout ce qui se fait au niveau de la santé et de la sécurité. Il est important de rappeler tout le travail qui se fait en prévention.

À quoi le milieu de la construction doit-il s’attendre pour les années à venir ? Quelle est ta vision de l’avenir de l’industrie ?

L’industrie doit se moderniser, s’adapter un marché du travail actuel. Le Québec a un urgent besoin de logements, d’écoles, d’infrastructures en général.

On doit permettre aux constructeurs de construire. Augmenter la productivité est un enjeu majeur.

La réforme de la loi R-20 va, je l’espère, permettre une plus grande flexibilité, mais nous allons aussi devoir parler innovation, formation et j’en passe.

Que dire aux entrepreneurs à propos de l’ACQ ?

Dès mon entrée en fonction, j’ai rapidement constaté l’engagement passionné des collaborateurs de l’ACQ à façonner l’avenir de l’industrie. Je souhaite rassurer les entrepreneurs en affirmant avoir découvert une équipe qui maîtrise ses dossiers et s’engage pleinement à ce que la voix des entrepreneurs soit entendue. Ils peuvent être sûrs que leurs représentations, que ce soit face aux syndicats ou dans nos démarches auprès des instances gouvernementales, sont prises en main avec détermination.

As-tu un mot à dire à Jean-François avant son départ de la présidence ?

Je voudrais d’abord le remercier pour son ouverture d’esprit. Embaucher une gestionnaire qui vient d’une industrie autre, ce n’est pas tous les administrateurs qui ont ce courage-là.

Ensuite, l’inviter à bien préparer sa sortie (et non son départ !). Cette étape peut paraître étrange, mais ayant observé de près plusieurs fins de mandat, je comprends que cela puisse être une période délicate. Il faut faciliter la transition tout en constatant que, comme on disait dans le temps, le téléphone sonne moins.

Par ailleurs, ce que je remarque chez Jean-François, c’est son investissement considérable. Il aime représenter l’industrie et ça paraît. Je lui souhaite de se trouver un projet qui va lui permettre de garder la flamme allumée. La société québécoise a besoin de gens comme lui.