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Portraits de femmes : Sylvie Boulanger, ingénieure

Association de la construction du Québec
Actualités de la construction

Photo : Québec International

Propos recueillis par Claude Girard

Elles sont moins de 2 500 parmi les 160 000 salariés de l’industrie de la construction. Nous entamons avec ce numéro, la publication d’une nouvelle chronique dédiée à la présence des femmes dans le monde de la construction. Pourra-t-on augmenter de façon significative leur nombre au cours des prochaines années ? L’ACQ a créé un comité de travail dans le but de trouver des moyens de faciliter leur intégration dans l’industrie. Pour ce premier portrait de femmes, nous vous invitons à rencontrer Sylvie Boulanger, ingénieure, vice-présidente marketing technique de Supermétal, poste qu’elle occupe depuis 2012.

Son imaginaire a été marqué par l’Expo universelle de Montréal en 1967. « Je me demandais comment un pavillon comme celui des États-Unis avec sa forme circulaire pouvait bien tenir debout ? », dit-elle. Sylvie Boulanger a toujours été attirée par la construction et dès l’âge de 12 ans, elle savait qu’elle deviendrait un jour ingénieure. Son premier chantier : la construction de la gare de triage du CN, la Cour Turcot. Elle était alors aide-arpenteuse.

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Sur le chantier de l’École nationale du cirque à Montréal, il y a une dizaine d’années.

Selon elle, chaque femme doit essayer de faire sa place : « Membre d’un comité pour établir les nouvelles réglementations pour les monteurs/assembleurs d’acier, j’ai démontré à mes collègues masculins que je connaissais bien les plaques d’assise et les tiges d’ancrage et qu’il était préférable d’en installer quatre au lieu de deux, ils m’ont écoutée. Lorsque je leur ai parlé de ma première moto, je venais de briser la glace. » Selon elle, les femmes doivent éviter l’isolement et démontrer rapidement leurs compétences sur un chantier de construction.

Pour Sylvie Boulanger, les équipes mixtes et diversifiées sont nettement plus productives. « Sur notre chantier à l’aéroport de Calgary, parmi la trentaine de travailleurs, on retrouve une femme, sept Autochtones, des jeunes et des moins jeunes et je dois reconnaître que le taux de productivité est tout à fait exemplaire. »

Lorsque des employeurs se bornent à l’aspect de la force physique des femmes pour justifier leurs choix de travailleurs, ils font fausse route parce que de plus en plus d’équipements sont faciles à utiliser et n’exigent pas d’avoir des gros bras. « Si j’avais un conseil à donner aux jeunes femmes qui désirent faire carrière dans la construction, je leur dirais d’être prêtes à apprendre, d’êtres débrouillardes et à faire fi de préjugés souvent tenaces. Elles ne doivent surtout pas s’empêcher de réaliser leurs rêves. »

Ses études

  • Baccalauréat en génie civil – Université de l’Alberta, Edmonton
  • Maîtrise en sciences, génie des structures – Université de la Californie, Berkeley
  • Doctorat – École polytechnique fédérale, Lausanne, Suisse

Son parcours professionnel

  • Directrice – Institut canadien de l’acier (ICCA) pour le Québec, 2002-2011
  • Directrice développement durable, ICCA, 2009-2011
  • Vice-présidente marketing technique, Supermétal, 2012