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Pénurie de main-d’oeuvre : un beau problème à l’horizon

Francis Roy
Président de l’ACQ et chroniqueur actualités

Le 1er octobre dernier, les Québécois ont choisi un nouveau gouvernement pour diriger le Québec. Notre nouveau premier ministre, François Legault, a promis de respecter ses engagements et de rehausser les investissements dans les infrastructures, notamment,dans le but de rénover les écoles vétustes et de construire les Maisons des aînés.

C’est donc dire qu’au cours des prochaines années, les investissements en infrastructures seront à la hausse, une bonne nouvelle pour notre industrie !

Par contre, nous pourrions rencontrer des difficultés, car la rareté de la main-d’oeuvre nous donne déjà des maux de tête. Alors, imaginez ce que cela pourrait être dans les années futures. En fait, je crains qu’une grave pénurie de main-d’oeuvre puisse compromettre la réalisation, dans des délais raisonnables, de tous ces beaux projets.

En effet, nul besoin de vous faire un portrait détaillé de la situation, car la majorité d’entre vous le vit au quotidien. Les chiffres ne mentent pas et la situation est perceptible. Déjà, la saison automnale a dépassé nos attentes en matière d’investissements tant dans les secteurs privés qu’institutionnels. Si la tendance se maintient, nous pourrions fracasser le record du nombre d’heures travaillées dans une année. Cependant, les commissions scolaires ont observé une diminution du nombre de soumissionnaires et une augmentation des prix des appels d’offres de l’ordre de 10 à 30 % et plusieurs entrepreneurs rencontrent actuellement des problèmes de retard de livraison. Concrètement, cela s’explique par un manque de main-d’oeuvre qualifiée et compétente dans notre industrie.

Il ne fait aucun doute que le problème de pénurie de la main-d’oeuvre doit être la priorité du gouvernement de François Legault et nous lui offrons notre entière collaboration pour trouver des solutions à court et moyen terme.

Parmi ces solutions, je crois que nous devons revoir la réglementation concernant la mobilité interrégionale. Les contraintes de mobilité briment non seulement la liberté des travailleurs de choisir où ils veulent exercer leur métier, mais elles limitent également le potentiel des entrepreneurs de dépêcher de la main-d’oeuvre compétente et qualifiée là où elle se trouve.

 De plus, nous devrons certainement revoir l’offre de formation, notamment en région, pour nous assurer qu’il y a un arrimage optimal avec les besoins de l’industrie. La reconnaissance des heures et des compétences des nouveaux arrivants sera également une voie à suivre.

Bien entendu, pour que ces changements s’opèrent, nous aurons besoin non seulement de l’appui du nouveau gouvernement, mais aussi de tous les acteurs de l’industrie.

En ce sens, je profite de cette tribune pour inviter l’ensemble des parties prenantes de l’industrie à entamer une réflexion autour de cette problématique, afin de poser les constats et formuler les solutions qui s’imposent.

Je profite également de l’occasion pour féliciter, au nom des membres de l’ACQ, Me Pierre Hamel, directeur des Affaires juridiques et gouvernementales, lauréat du prix Law Departement Leadership, Large Public Sector lors de la 5e édition du Annual Lawyer InHouse Innovatio Awards. Me Hamel et son équipe ont bien mérité ce prix qui récompense la créativité, l’efficience et l’approche client des individus et des équipes de travail du secteur juridique, oeuvrant en entreprise, tant dans le secteur privé que public. Bravo !

Finalement, je vous invite à participer en grand nombre à notre Congrès annuel qui se tiendra les 15 et 16 mars prochains dansle magnifique décor de Charlevoix. Vous trouverez plus de détails dans les pages de ce magazine et sur notre site Internet.