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Nouveau guide pour la gestion des matériaux et résidus dans les chantiers de construction

Janet Cepeda
Chroniqueuse actualités

Le Conseil du bâtiment durable du Canada – Québec a publié le 15 mai dernier le Guide pour la planification et la gérance de chantier « La réduction à la source des matériaux et résidus de construction » afin de fournir des renseignements aux différents intervenants du secteur de la construction sur les meilleures pratiques d’écogestion de chantiers.

Le document a été élaboré avec la collaboration du Groupe AGÉCO et Espace de concertation sur les pratiques d’approvisionnement responsable. L’ACQ a aussi collaboré à titre d’expert du milieu de la construction.

Pour en apprendre davantage, nous avons interviewé Mme Julie-Anne Chayer, ingénieure, directrice de projet, spécialiste en analyse de cycle de vie, présidente du Conseil du bâtiment durable du Canada – section Québec et vice-présidente chez Groupe AGÉCO.

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Pourquoi avoir écrit ce guide ?

Ce projet s’inscrit dans un appel à projets de RECYC-QUÉBEC. Lors de la rédaction de notre vision du projet, nous souhaitions avoir un document qui rayonne dans l’ensemble de l’industrie. Nous voulions faire état de la situation actuelle et surtout inciter à l’action.

Les projets pilotes auxquels le guide fait référence ont été faits sur de gros chantiers. Pensez-vous que les pratiques décrites dans le guide peuvent être appliquées à des chantiers de moindre envergure ?

Il y a des pratiques qui peuvent être mises en application par tous, incluant les petits et les grands projets, dans les grandes villes ou en région (la pratique « Concevoir un bâtiment pour retarder la détérioration de ses composantes » en est un exemple). De plus, les ressources utiles disponibles à la fin du guide peuvent aider les plus petites entreprises, en proposant par exemple des modèles de plan de gestion des matières résiduelles.

L’industrie de la construction fait-elle bonne figure en matière de réduction à la source des matériaux et résidus de construction ?

Présentement, les matériaux à plus grande valeur sont généralement récupérés (c’est le cas des métaux). Des efforts de réduction à la source sont également faits lorsque les projets visent des certifications comme LEED, qui a fait figure de précurseur pour amener des changements dans l’industrie. Mais des modifications importantes des comportements doivent encore être mises en place.

Selon vous, l’industrie de la construction est-elle prête à suivre les recommandations décrites dans le guide ?

Oui, les entreprises sont prêtes ! J’en veux pour exemple le fait que les études de cas qui ont été menées pour le guide ont déjà eu des répercussions sur les entreprises et les personnes qui ont participé aux projets pilotes. Nous sentons aussi une soif de faire des changements du côté des donneurs d’ouvrage.

Parlez-nous des impacts écologiques et financiers de la réduction à la source des matériaux et résidus de construction ?

Globalement, l’ensemble des pratiques mises en place ont permis de réduire les impacts environnementaux (quantité de matériaux consommés, résidus générés, réduction des émissions de GES sur tout le cycle de vie du projet). Même constat du côté de la réduction des coûts pour les projets évalués. Plusieurs changements restent à implanter dans le secteur, comme des plateformes pour échanger des matériaux de construction ou des sols de remblais par exemple. Mais il est clair qu’une meilleure gestion des ressources et une réduction du gaspillage sur les chantiers se traduisent par des réductions de coûts.

Quel message voudriez-vous lancer à l’industrie de la construction concernant la gestion des matériaux et des résidus de construction ?

Le même que dans le Guide : soyez convaincu ! Ayez une vision du projet qui inclut une volonté de réduction à la source dès sa planification, puis gardez-la tout au long de sa réalisation.

Sortez des sentiers battus ! Osez changer les façons de faire habituelles pour y intégrer une pensée plus globale et bénéfique à long terme.