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La Maison du développement durable, un bâtiment performant sur le plan environnemental

Association de la construction du Québec
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Photos : Maison du développement durable

Au moment de la construction d’un bâtiment écologique, il n’est pas toujours facile de s’assurer de faire les bons choix de matériaux. La Maison du développement durable, un des premiers bâtiments certifiés LEED Platine Nouvelle construction au Québec, a voulu évaluer le réel impact environnemental de ses installations grâce à l’analyse du cycle de vie des matériaux. Les résultats démontrent que le bâtiment est performant et répond largement aux attentes.

Après des mois d’analyses, il ressort que la Maison du développement durable (MDD), qui a pignon sur rue en plein cœur du Quartier des spectacles à Montréal, est 3,27 fois moins polluante que le bâtiment de référence qui a servi à l’étude. Elle est aussi plus performante dans six des sept catégories d’impacts environnementaux évalués. Ainsi, elle génère moins d’émissions néfastes telles que le smog, les particules en suspension, etc.

Sur 50 ans, la MDD émettra 9 434 tonnes de gaz à effet de serre (GES) de moins que le bâtiment référence. Cela équivaut à retirer plus de 2 200 voitures des routes.

« Les résultats de cette analyse de cycle de vie démontrent que les bâtiments écologiques tels que la MDD tiennent effectivement leurs promesses environnementales », explique Sidney Ribaux, directeur général d’Équiterre, qui a piloté le projet de la MDD.

Un exercice exigeant mais essentiel

L’exercice de l’analyse du cycle de vie (ACV) a exigé plusieurs mois de travail à l’équipe d’Équiterre. Elle a été réalisée à l’aide de l’Impact Estimator de l’Athena Sustainable Materials Institute. Ce logiciel, malgré ses limites, permet d’obtenir une estimation comparative des impacts environnementaux des différents matériaux, des technologies, de la consommation énergétique, entre autres, par rapport à un bâtiment référence.

Rappelons qu’une ACV est une méthodologie qui intègre l’ensemble des étapes du cycle de vie d’un matériau, de l’extraction des matières premières jusqu’à la fin de sa vie utile en passant par la fabrication, le transport et l’utilisation du produit.

Grâce à cette analyse, les responsables d’Équiterre espèrent fournir des réponses et des pistes de réflexion aux professionnels du domaine du bâtiment durable. Le besoin de se doter d’outils de mesure adéquats se fait sentir dans le milieu, selon Normand Roy, chargé de projet chez Équiterre. La certification LEED, malgré la rigueur de la démarche, n’offre pas de toujours les réponses recherchées. « Les promoteurs qui veulent aller plus loin dans l’évaluation de l’impact d’un bâtiment ne peuvent pas écarter l’ACV », explique-t-il. À ce chapitre aussi, les outils ont besoin d’être améliorés pour accompagner les promoteurs dès la phase de conception jusqu’à la réalisation du projet de construction. Malgré les progrès, il reste beaucoup à faire. « Chaque geste génère de multiples questions, explique M. Roy. Encore trop souvent, la prise de décision se fait au pifomètre. »

Il y a toutefois du progrès. L’impact environnementaux des matériaux commence à être pris en compte par la certification LEED. « C’est bon signe », affirme M. Roy.

Les bâtiments ont un impact environnemental majeur puisqu’ils utilisent 40 % de l’énergie consommée au niveau mondial. C’est sans compter la quantité importante de matériaux nécessaire à leur construction, soit l’équivalant de 3 milliards de tonnes de matières premières, selon des données fournies par Équiterre. Les bâtiments durables ont donc leur rôle à jouer dans la lutte aux changements climatiques.

article mdd

La Maison du développement durable en bref

  • Un immeuble à bureaux de 68 000 pieds carrés
  • Il comprend des espaces à bureaux où travaillent plus de 200 personnes, des salles de rencontre et un lieu de diffusion et de promotion du développement durable.
  • Il abrite un centre de la petite enfance qui accueille quelques 70 enfants d’employés d’Hydro-Québec.
  • Un mur végétal qui court sur cinq étages permet de purifier et d’humidifier l’air du bâtiment et d’abaisser la température ambiante jusqu’à 5 degrés Celsius.
  • Un toit vert absorbe jusqu’à 23 000 litres de pluie, diminuant la pression sur les égoûts municipaux.
  • Le béton qui a servi à la construction du bâtiment est fait de poudre de verre, une innovation qui a fait école depuis.