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Balado Actualités Construction : Discussion avec la ministre de l’Habitation, à micros fermés

Association de la construction du Québec
Actualités de la construction

Chaque mois, l’ACQ vous donne rendez-vous pour vous tenir informés des dernières nouvelles de l’industrie, en compagnie de vos animateurs, Charlotte Cousineau et Guillaume Houle.

Dans cet épisode, la ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, répond aux questions de nos animateurs.

Elle nomme tout d’abord les causes qui ont fait en sorte que la crise soit présente maintenant : les taux d’intérêt élevés, le manque de main-d’œuvre, une hausse des coûts de construction et une immigration massive. Elle explique ce que le gouvernement a fait jusqu’à maintenant pour faire face à la crise de l’habitation et elle parle aussi du projet de loi 31.

Pour écouter le balado :

En exclusivité sur acqconstruire

Lors de son passage dans notre studio, la ministre de l’Habitation a accepté de répondre à des questions supplémentaires de nos animateurs à micros fermés. Nous vous les présentons ici en exclusivité. 

Sans tout nous dévoiler, Mme la Ministre, est-ce que vous pouvez nous dire certains éléments qui se trouveront dans votre plan d’action que vous devrez déposer prochainement ?

Il y a déjà plusieurs mesures qui sont en place que nous souhaitons valoriser et promouvoir davantage. Par exemple, quand on dit qu’il faut augmenter la formation de la main-d’œuvre en construction, c’est déjà en cours. Quand on dit qu’il faut réformer le domaine de la construction, Jean Boulet (ministre du Travail) y travaille. Il y a aussi les nouveaux outils pour la Société d’habitation du Québec (SHQ), pour investir.

Historiquement, la Société d’habitation du Québec gérait des subventions. Il y a cependant d’autres moyens financiers d’intervenir, comme des prêts à faible taux ou un investissement en équité dans un projet. Mais la Société n’était pas habileté à faire ça, donc on lui a donné ce pouvoir-là. Ça fait partie de toutes les mesures qu’il faut mettre de l’avant.

Il faut construire plus certes, mais, même si ça concerne moins le domaine de la construction, il faut aussi aider les gens qui ont de la difficulté à arriver, les aider autrement. Là aussi, on a des mesures au niveau de l’habitation pour eux, pour les aider directement.

On a beaucoup parlé du projet de loi 31, mais au niveau des évictions, on est venu agir à ce propos. Maintenant, c’est important que les gens connaissent leurs droits. On va s’assurer qu’il y a une campagne de sensibilisation qui sera performante à cet égard. Donc, ça fait partie du bouquet de mesures.

Est-ce qu’il y aura des grandes révélations ? Je pense que c’est plus de continuer, puis aussi c’est d’opérer le changement de culture. Il y a une crise, tout le monde est tendu. Il ne faut jamais manquer les opportunités qu’une crise nous donne. Et là, ça met en relief les difficultés qu’on a dans nos administrations, partout, puis on se donne les moyens d’aplanir les difficultés et de les résorber du mieux qu’on peut avec les outils qu’on a.

Donc, si je vous comprends bien, vous allez publier l’histoire un petit peu de ce que vous avez fait, centraliser l’information de ce qui a été fait, de ce qui a été réalisé pour que les gens puissent voir le tout dans un bloc.

En effet : voici ce qu’on a fait. Voici ce qui a été fait, puis voici ce qu’il reste à faire, puis les outils qui seront disponibles pour ça.

Parlant de ce qui reste à faire, est-ce qu’il y a un pan de la crise de l’habitation auquel votre gouvernement n’a pas touché, auquel il ne s’est pas attardé encore, auquel vous aimeriez vous attaquer, d’ici les deux prochaines années du mandat qui vous reste ?

Je pense qu’on a moins touché à l’aspect de l’accès à la propriété : les gens qui ne sortent plus des logements en ce moment parce qu’ils ne sont pas capables d’acheter, cela contribue à la pénurie de logements à louer. Comme un blocage dans la roue.

Il faut augmenter l’offre, mais pas augmenter la demande et donc il faut le bon outil pour intervenir. C’est une préoccupation de notre gouvernement dans un contexte inflationniste. Je ne peux pas élaborer tant que ça aujourd’hui, mais on travaille sur différentes choses, on cherche la bonne approche, puis on y travaille.

Qu’est-ce que les entrepreneurs peuvent faire pour aider à résorber la crise de l’habitation ?

Je pense que les entrepreneurs sont résilients, s’organisent, puis, contre vents et marées, ils font ce qu’ils ont à faire. Moi, je pense qu’ils ne doivent pas hésiter à le dire ce qui se passe, tant auprès des administrations municipales qu’auprès du gouvernement du Québec que du gouvernement fédéral. Parce que, s’il y a des élus qui ne sont pas au courant pour différentes raisons, que certaines choses ne bougent pas dans leur municipalité ou dans leur circonscription, les choses ne bougeront pas.

On le sait que globalement il y a des enjeux, mais, de manière plus pointue, je pense, que bien souvent, il y a aussi un manque de communication qui fait que les choses restent bloquées. Moi, ce que je dis, c’est qu’il y a quand même des façons de faire avancer les choses dans les règles de l’art.

Puis, je pense qu’il y a une volonté dans toutes les villes de porter attention à l’habitation, de faire débloquer des choses. Il n’y a jamais eu un aussi bon moment pour les soulever, les enjeux. J’ai eu des rencontres avec des entrepreneurs, dans les MRC, qui faisaient part de leurs préoccupations. On est retourné avec notre liste de devoir.

Une association comme la vôtre peut être un porte-parole des enjeux en présentant des cas précis. J’ai dit aux entrepreneurs : « Dites-moi pas ce qui va mal, je le sais. Dites-moi, c’est quel projet puis, on peut agir après ça, de façon plus spécifique. » C’est que c’est ça que j’ai le goût de leur dire.

Merci beaucoup, Madame la Ministre.

Ça me fait plaisir.