En 2025, les perspectives du secteur de la construction au Québec se dessinent sous un angle dynamique et résolument optimiste, mais non sans défis à relever. Chaque secteur – qu’il soit industriel, institutionnel et commercial, ou résidentiel – connaîtra des trajectoires distinctes. C’est avec une confiance mesurée que l’Association de la construction du Québec (ACQ) voit se profiler cette année de transition.
Secteur industriel : Croissance soutenue malgré les obstacles
Le secteur industriel, dont l’essor est largement porté par des projets innovants dans le domaine des batteries, continue de susciter un intérêt majeur. Les projets emblématiques, tels que l’usine Ultium CAM (GM) en Mauricie-Bois-Francs, témoignent du potentiel de cette filière. En 2025, la croissance devrait se poursuivre, avec des investissements qui enrichiront l’ensemble du secteur. En dépit des incertitudes qui entourent certains projets, la stabilité des initiatives comme l’agrandissement de la distillerie Greenfield Global et le projet Odyssey d’Agnico Eagle devraient maintenir l’élan du secteur, avec des prévisions atteignant 16,5 millions d’heures travaillées. Cela marque une augmentation de 14 % par rapport à 20241 .
Secteur institutionnel et commercial : Résilience
Après une période de forte activité alimentée par des investissements publics importants, notamment dans les infrastructures de santé et d’éducation, le secteur institutionnel et commercial fait face à un ralentissement. Malgré des projets stratégiques qui continueront de façonner le paysage, tels que le quartier Fleur de Lys à Québec ou la reconstruction de la toiture du stade olympique à Montréal, on prévoit une diminution de 2,1 % des heures travaillées en 2025 dans ces secteurs. Les projets déjà entamés, notamment la construction et la rénovation de plusieurs hôpitaux, permettront au secteur institutionnel de maintenir une certaine vigueur, mais le ralentissement des investissements publics en infrastructures est une source d’inquiétude importante pour le secteur.
Secteur résidentiel : Une remontée attendue
Le secteur résidentiel, qui a connu une baisse en 2024, devrait amorcer une reprise en 2025. Le nombre d’heures travaillées dans ce secteur devrait augmenter de 7 %, atteignant 38 millions d’heures. La baisse des taux d’intérêt, couplée à des mesures gouvernementales comme le Fonds pour accélérer la construction de logements, contribuera à cette reprise. Cependant, l’équilibre entre l’offre et la demande de logements reste un défi majeur.
Augmentation des coûts de construction : Une prédiction inévitable en 2025
L’augmentation continue des coûts de construction est l’un des sujets majeurs qui marqueront le secteur de la construction en 2025. L’ACQ souligne que plusieurs facteurs contribuent à cette tendance, notamment la hausse des prix des matériaux de construction, un phénomène observé au cours des dernières années et qui ne semble pas être sur le point de s’inverser. Cette réalité pourrait peser lourd sur la rentabilité des projets à venir, particulièrement dans un contexte où les marges de manœuvre sont déjà réduites pour de nombreux entrepreneurs.
De plus, les négociations des conventions collectives à venir constitueront un enjeu majeur pour la main-d’œuvre dans le secteur. Un ajustement salarial pourrait alourdir les coûts de main-d’œuvre, qui représentent une part importante du coût global des projets. Cette incertitude pourrait rendre les employeurs plus prudents, car ils devront jongler avec les négociations tout en préservant l’attractivité et la compétitivité de l’industrie.
Ainsi, 2025 se dessine comme une année de transition, marquée par une croissance dans certains secteurs et un ralentissement dans d’autres. L’Association de la construction du Québec demeure confiante : si la prudence est de mise face aux incertitudes économiques, les perspectives de croissance et d’adaptation sont bel et bien présentes. Le secteur de la construction, avec son agilité et son dynamisme, saura relever les défis de 2025, avec un engagement constant à bâtir un Québec plus fort, plus durable et plus résilient.