Saviez-vous qu’un salarié diplômé d’un programme de formation professionnelle (DEP) va demeurer deux fois plus longtemps sur les chantiers que celui ayant intégré l’industrie par l’entremise d’une autre mesure ?
Fortement valorisé par l’ensemble des partenaires de l’industrie, le diplôme est, sans conteste, un gage de qualité en plus d’assurer un meilleur taux de rétention à long terme. Or, depuis 2011, les jeunes de 15 à 24 ans, qui représentent la relève dans l’industrie de la construction, sont de moins en moins nombreux sur le marché du travail en raison du vieillissement de la population. Qui plus est, ceux-ci dénotent un manque d’intérêt envers les métiers de la construction, ce qui se traduit par une baisse des inscriptions dans les programmes de formations professionnelles. Ce double effet exerce alors une pression supplémentaire dans une industrie en pleine effervescence qui est déjà aux prises avec un manque criant de main-d’œuvre.
Enjeux de recrutement
Que pouvons-nous faire pour attirer les jeunes à s’inscrire aux programmes liés aux métiers de la construction ? Déjà bien implantée dans plusieurs secteurs d’activités depuis 35 ans au Québec, l’Alternance travail-études (ATE) est présente au sein de nombreux programmes d’études en formation professionnelle, tels la mécanique automobile, le soudage-montage, la ferblanterie, le briquetage-maçonnerie, le plâtrage, etc.
La rigidité réglementaire empêchait la construction de participer à cette formule éducative. Toutefois, depuis le 26 avril 2021, l’industrie peut maintenant s’arrimer avec l’évolution du marché du travail. En effet, les étudiants au niveau des études professionnelles pourront se voir délivrer un certificat de compétence apprenti non renouvelable de 6 mois.
En conséquence, ils ont désormais la possibilité d’expérimenter concrètement la réalité de leurs métiers sur le terrain pour leur permettre de confirmer leurs choix de carrière et les motiver à terminer leur DEP.
Il existe deux types d’ATE 1 :
1) La mise en œuvre des compétences : l’élève effectue 2 stages en milieu de travail pour un minimum de 20 % des heures qui sont ajoutées à son programme d’études. Celles-ci ont lieu hors des heures de classe (ex. : l’été).
2) Le développement des compétences : l’élève effectue 2 stages en milieu de travail pour un total de 20 % des heures qui sont incluses à son programme d’études.
La clé du succès réside dans la collaboration entre l’école, l’élève et l’entreprise. Le tableau ci-dessous présente les principaux avantages pour chacune des parties impliquées :
L’élève | Intégration graduelle. Rémunération et crédit d’heures. |
L’école |
Utilise des exemples concrets vécus par les élèves. Opportunité de visiter plusieurs entreprises et de voir ce qui se fait ailleurs. Développe des liens avec l’industrie. |
L’entreprise | Faire connaître son organisation. Constitution d’une banque de relève diplômée. Diminution du temps de formation à l’embauche. Disponibilité lors des périodes achalandées (vacances d’été). Donner de la rétroaction sur le programme d’études. |
L’ACQ encourage l’industrie de la construction à se mobiliser activement dans la qualification des jeunes et vous invite à assister au colloque annuel organisé par l’Association québécoise d’alternance études-travail (AQAET) les 20 et 21 avril 2023 qui rassemble plusieurs personnes du milieu scolaire et du travail. Vous pourrez ainsi mieux vous familiariser avec des modèles d’alternance et connaître les retombées des entreprises de la construction qui ont tenté l’expérience.
Guide administratif de l’Alternance travail-études, Direction de l’éducation des adultes et de la formation professionnelle, 1er mai 2022.
Cette chronique a été écrite en collaboration avec Danielle Roy, M.Éd., présidente de l’Association québécoise d’alternance études-travail (AQAET).