Photo : ACQ
Il y a eu plus de cinq bris d’infrastructures souterraines par jour ouvrable en 2013 au Québec. Dans 33 % des cas, aucune demande de localisation de réseaux souterrains n’avait été soumise au centre Info-Excavation. Bien que ce taux soit en baisse depuis trois ans, il demeure encore trop élevé et les risques associés pour la sécurité des travailleurs et des citoyens sont évidents. En outre, dans 35 % des cas de bris, le déploiement des services d’urgence des municipalités a été nécessaire et dans 83 % des cas, une interruption de service a eu lieu. Ce constat est assez alarmant compte tenu des coûts engendrés.
L’enfouissement peu profond de plusieurs de ces types de réseaux souterrains (entre 0,5 m et 1,5 m) amène, lors de travaux de réparation et de réhabilitation, un grand risque d’accident. Une proportion de 57 % des bris est attribuable à des lacunes dans les pratiques d’excavation. C’est pourquoi il convient d’insister sur l’importance de faire preuve de vigilance durant toute la période des travaux. Les pratiques d’excavation déficientes sont responsables de 85 % des bris qui surviennent lors de l’utilisation d’une rétrocaveuse.
Selon une étude du groupe de recherche CIRANO commandée par Info-Excavation intitulée « Évaluation des coûts socio-économiques reliés aux bris d’infrastructures souterraines au Québec », les coûts indirects des bris se sont chiffrés à plus de 70 millions de dollars en 2013. Quoique rarement pris en considération, ces coûts sont extrêmement diversifiés et leur évaluation permet d’en saisir toute l’importance dans l’équation.
Nathalie Moreau directrice générale, prévention et affaires publiques chez Info-Excavation précise « qu’il y a déjà des études sur l'estimation des coûts qui ont été réalisées, mais c'est la première fois en Amérique du Nord que des chercheurs sont allés sur le terrain afin de mieux comprendre la réalité liée aux bris des infrastructures et les coûts directs et indirects. » Les coûts indirects sont, pour la plupart, assumés par la société : interruption du service aux usagers, déploiement des services d’urgence, évacuation des résidents et des commerces, risques de blessures ou de décès pour les travailleurs, perturbation de la circulation routière, frais administratifs ou légaux, retards dans l’exécution des travaux, etc. À cette facture s’ajoutent les coûts liés aux impacts environnementaux (bruit, vibrations, pollution de tout genre) et les coûts relatifs aux impacts économiques (perte de chiffres d’affaires, absentéisme et retard au travail, etc.). L’évaluation repose sur des données provenant d’un recensement des bris effectué sur une base volontaire, le coût total réel est sans aucun doute plus important.
Ces estimations économiques montrent l’importance que revêtent la prévention et la nécessité de la collaboration de chacun des intervenants. Pour les entreprises, il est important de mettre l’accent sur des formations et la connaissance des bonnes pratiques. Pour les propriétaires d’infrastructures, la déclaration et la mise à jour de la localisation de leurs réseaux auprès d’Info-Excavation sont essentielles.
La nouvelle application offre la possibilité aux utilisateurs de soumettre leur demande de localisation, peu importe où ils se trouvent en utilisant leur téléphone mobile ou leur tablette.
Enfin, il est primordial de faire une demande de localisation auprès d’Info-Excavation avant d’entreprendre tous travaux d’excavation et les donneurs d’ouvrage ont un rôle important dans l’application de cette consigne. D’ailleurs, l’article 3.15.1 du Code de sécurité pour les travaux de construction au Québec l’exige.
C’est la raison pour laquelle Info-Excavation, l’alliance pour la protection des infrastructures souterraines a dévoilé, lors de son congrès du 4 avril dernier, un nouvel outil qui permet aux entrepreneurs qui doivent faire des travaux d'excavation de s'assurer qu’ils puissent creuser en toute sécurité. Cette nouvelle application mobile donne un accès rapide à différentes ressources du Centre de traitement des demandes de localisation et offre la possibilité aux utilisateurs de soumettre leur demande de localisation, peu importe où ils se trouvent en utilisant leur téléphone mobile ou leur tablette. De plus, l'application conserve un historique de ces demandes et permet d’en faire le suivi.
L'application conserve un historique de ces demandes et permet d’en faire le suivi.
Selon Nathalie Moreau : «Le service par téléphone demeure toujours accessible, mais 85% des demandes se font déjà via le Web, la nouvelle application rendra nos services encore plus accessibles.»
Le service de demandes de localisation est disponible pour quiconque désire creuser ou excaver le sol de façon sécuritaire, peu importe l’ampleur du projet. Après 20 ans d’existence, le nombre de demandes oscille autour de 200 000 par année.