Gestion de crise à l’Ordre des ingénieurs du Québec

album photo

Photos : Michel Dubé, OIQ

Au milieu des années 2000, le taux de confiance de la population québécoise à l’égard des ingénieurs était de 74 %. À la suite de toutes les allégations de corruption et de collusion dans l’octroi des contrats publics, le climat de confiance a chuté à 51 %.

Invité dans le cadre d’un midi-conférence de l’Association des MBA, l’automne dernier, le président de l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ), M. Daniel Lebel, a été très clair : « Personne n’est au-dessus des lois, de l’éthique et du code de déontologie qui encadrent la profession d’ingénieur. Il n’y aura pas d’immunité. »

Plaintes disciplinaires

Depuis le début des audiences à la Commission Charbonneau, le Bureau du Syndic de l’OIQ a ouvert plus de 140 dossiers d’enquêtes portant sur la corruption, la collusion et la fraude et plus de 350 dossiers sur le financement illégal des partis politiques par des ingénieurs. Actuellement, ce sont 850 des 60 000 ingénieurs de l’OIQ qui font l'objet d'une enquête. D’ailleurs, le jour même de cette allocution, des plaintes disciplinaires ont été déposées contre deux ingénieurs par le Bureau du syndic. Le détail des faits reprochés sera rendu public au moment de l’audition des plaintes devant le Conseil de discipline. L’Ordre des ingénieurs du Québec veut démontrer que le stratagème dans cette affaire a été observé ailleurs dans le monde par les organismes qui recensent les différents types de pratiques inappropriées liées aux marchés publics dans la construction. Mentionnons que les sanctions qui pourraient être imposées sont celles prévues au Code des professions et on parle alors de radiation permanente.

Actuellement, ce sont 850 des 60 000 ingénieurs de l’OIQ qui font l'objet d'une enquête.

Des actions concrètes

article-ordre-ingenieursM. Daniel Lebel, président de l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ),

Parallèlement aux enquêtes, l’Ordre des ingénieurs du Québec a entrepris des actions concrètes pour changer l’ensemble des mœurs dans les pratiques d’affaires au Québec. « Les entreprises qui désirent faire des affaires au Québec doivent en premier lieu afficher un niveau élevé et irréprochable d’intégrité. Nous intensifions nos activités de recherche et de formation auprès de nos membres sur la question de l’indépendance professionnelle, la gestion des contrats, l’éthique, les conflits d’intérêts et la surveillance des travaux de construction. Par le biais de notre système d’inspection professionnelle, nous sommes maintenant en mesure de mieux cibler certains milieux comme les municipalités et les firmes de génie-conseil. »

Autre initiative de l’Ordre des ingénieurs du Québec : un programme d’audit sur les pratiques d’affaires des firmes de génie-conseil. « Il s’agira d’une première dans le monde des ordres professionnels au Québec qui n’ont d’autorité, présentement, que sur leurs membres. Avec la collaboration du Bureau de normalisation du Québec, nous allons établir un cahier des charges. »

Pour le président de l’Ordre des ingénieurs du Québec, il importe de mieux encadrer l’exercice de la profession en modernisant la Loi sur les ingénieurs, qui date de près de cinquante ans. Il souhaite donc l’adoption du projet de loi 49 le plus rapidement possible.

Finalement, l’Ordre des ingénieurs du Québec évalue la mise en place d’un Institut indépendant sur l’intégrité dans la recherche, la vigie et la diffusion des meilleures pratiques dans le monde. « Nous sommes convaincus que la création d’un tel organisme de surveillance permettrait au Québec de se démarquer et de devenir une référence mondiale en matière de gestion de projets d’infrastructure et autres ouvrages de génie. »

« Personne n’est au-dessus des lois, de l’éthique et du code de déontologie qui encadrent la profession d’ingénieur. Il n’y aura pas d’immunité. »

Vidéo du discours du président de l’Ordre des ingénieurs du Québec

Inscrivez-vous à notre infolettre

Pour toujours être informé sur les actualités de la construction