Recommandations prébudgétaires de l’ACQ : promouvoir une industrie plus productive et dynamique

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Dans ses recommandations prébudgétaires déposées au début du mois de février auprès du ministre des Finances, Éric Girard, l’ACQ a proposé 26 recommandations concrètes pour répondre aux défis actuels et futurs de l’industrie de la construction. Parmi celles-ci, l’amélioration de la productivité sur les chantiers de construction.

Dans un contexte où la pénurie de main-d’œuvre affecte toute la chaîne de production du secteur de la construction, de la confection de matériaux à l’inspection des chantiers en passant par la multitude de sous-traitants qui doivent œuvrer sur un chantier de construction, l’industrie devra trouver diverses solutions pour arriver à répondre aux attentes des donneurs d’ouvrage.

Un constat est clair lorsque l’on analyse la situation économique de l’industrie de la construction : la demande envers le secteur de la construction demeurera très élevée au cours des prochaines années. Non seulement nous devrons résorber les déficits d’entretien de nos infrastructures et en créer de nouvelles pour répondre aux besoins des Québécois, mais nous devrons aussi mettre les bouchées doubles pour augmenter l’offre de logements.

Moins productif que les autres secteurs économiques, le secteur de la construction du Québec se retrouve en deçà de la moyenne canadienne, alors qu’elle était de -10,4 % par rapport à l’Ontario en 2022. La productivité est donc un enjeu majeur pour le secteur de la construction.

Une des raisons qui explique cet écart se trouve assurément dans son architecture réglementaire incomparable. Avec une loi (R-20) et plus de 31 règlements, qui encadrent les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d’œuvre, les règles qui régissent le secteur de la construction au Québec peuvent assurément être un frein à son dynamisme, à son attractivité et à l’innovation.

Polyvalence et flexibilité pour dynamiser les chantiers

Dans un contexte où la productivité est essentielle pour répondre aux défis de la pénurie de main-d’œuvre et réaliser efficacement les projets de construction dans toutes les régions du Québec, l’ACQ recommande au gouvernement de poursuivre les démarches proposées dans le projet de loi 51. Avec des mesures pragmatiques, telles que le décloisonnement des métiers, l’ACQ est d’avis que l’on favorisera une meilleure allocation des ressources et stimuleront la productivité du secteur.

Lever les barrières de la mobilité

Au Québec, les travailleurs de la construction sont restreints géographiquement par les réglementations et les conventions collectives. Cette contrainte oblige les employeurs à favoriser des travailleurs locaux au détriment de ceux qui résident ailleurs, même si ces derniers sont des employés compétents. Par exemple, un travailleur de Mont-Laurier doit être priorisé sur un chantier à Valcourt, même s'il est plus éloigné qu'un travailleur de Sherbrooke. Cette restriction ne s'applique pas aux travailleurs d'autres provinces ou même dans d’autres secteurs économiques, où les travailleurs peuvent librement œuvrer partout au Québec.

Un plan d’action chiffré

Les entrepreneurs considèrent que la prise en charge de la santé et de la sécurité du travail (SST) passe par le développement d’une culture mobilisant tout le personnel d’une entreprise. Les clés du succès en prévention qui font leurs preuves sont l’engagement de la direction et des cadres, ainsi que la supervision et l’implication de tous les travailleurs. Le défi sur un chantier ou sur tout lieu de travail est d’en arriver à ce que toutes les personnes qui y travaillent agissent en préventionnistes.

Or, pour arriver à une telle culture, nous devons pouvoir compter sur les plus grands leaders de l’industrie et nous devons nous doter d’outils pour mesurer l’impact de nos gestes. En l’occurrence, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) doit pouvoir guider les milieux de travail et offrir des données ouvertes, collées sur les réalités des milieux. Cependant, il semble que des défis technologiques empêchent la CNESST de pouvoir offrir au secteur de la construction les données dont elle a besoin pour guider les entreprises de construction et les orienter vers les meilleures pratiques en matière de santé et sécurité du travail.

Voici donc, les trois premières recommandations de l’ACQ : 

Recommandation 1
L’ACQ recommande au gouvernement de procéder rapidement à une réforme de la Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d’œuvre dans l’industrie de la construction avec comme objectif les gains potentiels en productivité pour le secteur de la construction, notamment en lien avec la polyvalence dans l’exercice des métiers.

Recommandation 2
L’ACQ recommande au gouvernement de lever entièrement les restrictions réglementaires en matière de mobilité de la main-d’œuvre québécoise.

Recommandation 3
L’ACQ recommande au gouvernement de mettre en place un plan d’action chiffré, collé sur la réalité du milieu, pour réduire les lésions professionnelles sur les chantiers de construction au Québec.

Pour lire le mémoire complet et connaître les autres recommandations déposées par l’ACQ

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